Du côté de chez Soum
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Famille Soum & Cie
 
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 Encore du vieux : Poum in Central America

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Poum
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MessageSujet: Encore du vieux : Poum in Central America   Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 14:58

TUESDAY, AUGUST 09, 2005

Arrive au Guate
Me voilà arrivé au Guatemala depuis quelques jours. Pression mine de rien, mais `excitement´ surtout.
Les highlights.
D´abord, me voilà acceuilli par André le pote Belgo Guatemaltèque avec qui je vais bosser et Xiomara sa copine. Je n´ose pas dire tout le bien que je pense d´eux, ils pourraient lire Ça et après André va être insupportable.
Bon on n´a quand même pas bossé tout de suite du coup les activités essentielles ont été bouffe, rigolades et quand mème quelques activités extérieures. Par exemple, visite d´un terrain vague. Quel intérêt me direz vous? Ben c´est quand même dingo de se transformer par inadvertance en mayalogue puisqu´on y trouve une quantité invraissemblable de bouts d´obsidiennes taillées. La classe quoi. Ces bouts risquent de finir sur un canapountz, concept que je développerai surement un jour ici même
D´autres crapahutages nous font attaquer par quelques fourmis locales, aucun blessé grave a déplorer.
Découverte (pour moi au moins) d´un des ravin qui sillonnent la capitale, résultats de tremblements de terres fréquents. Ces crevasses gigantesques ne semblent accessibles qu´equipes de cordes et autres ustensiles contondants de ce goût là. L´idée nous titille d´y descendre. Peut-être la fin de semana prochaine. Déjà les découvertes qui nous y devinons ont éte confirmées par un voisin des plus dignes de foi. Rivières de cristal, troupeaux mamouths, trésors celto-mayas.
Mintenant, on passe doucement aux choses sérieuses. Depuis Lundi, recherche d´un cours de langue oú je puisse faire évoluer mon espagnol au delà de ´dos cervezas por favor´, début de mon difficile apprentissage de cuisinier en aciers divers.

Allez, A+.


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MessageSujet: Retour a l´école...   Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 14:59

WEDNESDAY, AUGUST 17, 2005

Voila le travail a bien fini par commencer. Le matin je prend des cours d´espagnol histoire de passer en douceur de l´espaniflo a l´espagnol. La larme a l´oeil j´entend mon prof me rappeler la différence entre le passe simple et le passe compose, ou autres cauchemars du type ¡ser o no estar? A défaut d´avancer aussi vite que je ne le voudrais, j´ai au moins la satisfaction d´avoir un meilleur accent que le gringo du coin même si d´après André il vaut mieux que je garde des traces d´accent étranger mythe de l´homme blanc oblige. L´après midi toujours école version cours de chimie en anglo franco espagnol guatémaltèque, et pas question d´essayer de trouver la formule de la boule puante. Bref je serais bientôt un parfait technico commercial (qui l´eu cru??) Sinon l´exploration du gouffre a trésors a été remise aux célèbres calendes grecques pour cause d´entorse du tobillo de ma part. Apres quelques jours a expérimenter ce que ça faisait d être handicape je retourne petitement a ma condition de svelte sportif au teint halé. Ce soir expérience en perspective. Je vais voir un match de foot. Sans dec. J´en aperçois qui sourient derrière leur clavier. Plus ça va et plus c´est inévitable. Non mais vraiment. Tu ne peux pas aller chez les chinois et faire une allergie au riz? Et ben c´est pareil. A côté des centro-americains, les marseillais les hooligans et les italiens sont des supporters d´un enthousiasme glacial. La Sibérie. Donc pas le choix. Je risque de plus m intéresser aux bières qu´a l écran mais il faudra que j´y aille. Parce que bien sur ça se passe dans un troquet. Hehe. Allez basta....


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MessageSujet: Foot, barranco et canapoutz.    Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 15:00

SATURDAY, SEPTEMBER 10, 2005

Malgré les rumeurs persistantes prétendant à une vaste supercherie, je persiste je me suis rendu de mon plein gré à un match de foot. J’y ai même soutenu avec un enthousiasme débordant les exploits rebondissants de l’équipe nationale Guatémaltèque dans leur dur combat pour la qualification en vue du Mundial 2006. Je n’irai pas jusqu’à conter dans le détail le match Guate/Panama (de plus grands adeptes de ce sport comme Didier ou Grandolphe le feraient certainement avec beaucoup plus de brillot) mais qu’on sache seulement que pour la première fois dans l’histoire le Guatemala a une chance de se qualifier. Dans un pays ou sport et religion sont étroitement liés je n’ai pas besoin de faire un dessin, l’évènement pourrait être historique, les arrières petits enfants des poivrots farcis de bière dont j’ai fièrement fait partie raconteront peut-être dans les cantinas ces moments d’ébriété collective avec des sanglots dans la voix sur fond de Vicente Fernandez (mariachi de renommée internationale). Car ce match a été gagné, mettant ledit Guatemala au rang des éligibles pour ce Mundial. L’émotion étant à son comble, nous attendons maintenant Guatemala/Trinidad de ce week-end. Il se peut que je manque ce moment d’anthologie pour raisons professionnelles mais pour sûr je rapporterai dans ces colonnes la suite des aventures footbalistiques Guatémaltèques (si ça ne se passe pas trop mal). Je dois reconnaître que je verrais avec hilarité un match France/Guatemala, soutenant bien entendu inconditionnellement mes nouveaux compatriotes.
Le week-end dernier ayant été exempt de match de foot, mon compère de débauche André et moi-même avons donc pu poursuivre nos aventures barranquesques.
Rappel des épisodes précédents et vocabulaire :
Barranco – Sorte de ravin. En l’occurrence, le barranco se situe en plein cœur de Guatemala City. Formation étrange due à quelque tremblement de terre ? Refuge de monstres lovecraftiens ? Lors de mon arrivée, nous avions prévu d’aller explorer ce trésor de jungle inaccessible et perdu au milieu de la ville. Pensant effectuer le périple équipé de cordes, de baudriers et tout le bazar nos entrains se transformèrent en velléités inassouvies pour cause d’entorse majeure de la cheville de ma part. Depuis elle va un peu mieux merci mais surtout on a découvert un petit sentier qui y descend tout tranquillement ce qui nous permet de remettre à plus tard la descente du précipice pour effectuer une exploration par des routes moins glorieuses mais plus adaptées à ma condition d’infirme temporaire.
Nous voilà donc partis, lendemain de soirée excessivement arrosée, tout imprégnés des effluves de la veille ainsi que du désir de percer à jour les mystères du barranco. Quels individus étranges prennent ces sentiers délabrés ? Un second chemin permet-il de remonter de l’autre côté ? Les suppôts de Yogh-Sothoth à faces de batraciens nous barreront-ils la route? Bref, quelque indice que ce soit sera le bienvenu et nous comptons bien trouver à foisons indices et mystères.
Le chemin, fort escarpé, présentait tous les symptômes d’une jungle et on aurait pu se croire en pleine forêt vierge sans les déchets de matières plastiques et fécales diverses que nous rencontrions toujours plus nombreux et bien évidemment symptomatiques des démons chthoniens dont nous redoutions les traces. Arrivés au bas du barranco, nous nous trouvons à une croisée de trois directions possible. Nous décidons d’emprunter celle qui paraît la plus accueillante puisque terminée par une charmante cascade haute de cinquante ou cent mètres (marseillaiserie oblige). Au fur et à mesure que nous avançons les paysages sont aussi magnifiques que l’odeur devient insupportable. Mais rien n’entame notre courage et nous finissons par atteindre le pied de la cascade qui serait digne d’une pub Tahiti douche si ses eaux n’étaient autres que les eaux usées de vaisselle et de merde des habitations surplombant notre barranco. Bref, nous voyant au bout de cette branche du ravin nous faisons demi tour pour nous lancer dans l’exploration de la seconde.
Cette seconde partie, vue du croisement, ne semble pas aller bien loin. Aussi après avoir pris quelques points de repères avec le GPS (car en explorateurs avertis –surtout André- nous sommes équipés de ce moderne appareil) nous nous dirigeons d’un pas ferme vers les nouvelles énigmes que ne manquera pas de renfermer la suite. Contrairement à toute attente, le chemin est long et sinueux. Effet d’optique immanquablement voulu par les séides du sombre Cthulu pour nous cacher sa retraite, chaque virage semble être le dernier mais il se trouve toujours une issue dissimulée nous permettant de continuer. Là aussi nous suivons un cours d’eau qui, limpide au départ, semble s’épaissir des mêmes ingrédients que le précédent au fur et à mesure que nous avançons. De temps à autre nous ramassons quelque indice ou objet nous paraissant signifiant. Chacun des objets est passé au crible de notre imagination, jeté lorsque jugé indigne (une manette Nintendo du 3eme siècle avant Guillaume Portails par exemple), précieusement gardé lorsque méritant notre attention (voir Canapoutz un peu plus bas).
Et les indices de présence humaine, tout du moins nous l’espèrons, ne manquant pas. Nous tombons par exemple sur des restes énigmatiques d’un rite local au pied d’une source (culte à l’eau vive ?), sur des empreintes de pas fraîches...
C’est au bout d’une dizaine de minutes de marche effrénée que nous rencontrons notre première grotte. Ou plutôt couloir. Dans ce barranco, la roche est très friable, et un couloir rectangulaire artificiel d’une grande régularité a été creusé à même la paroi. On n’y voit rien mais ça a l’air d´être profond là dedans, un mur jusqu'à mi hauteur en bloque médiocrement l’accès.

Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Pour quelle obscure raison le mur n’en bloque-t-il que la moitié ? Après quelques hésitations nous décidons de ne pas nous enfoncer dans cet antre énigmatique et nous reprenons notre route. Au cours de notre avancée dans cet obscur canyon nous rencontrerons trois de ces saignées dans les parois du barranco, toutes aussi régulièrement taillées, et bloquées de ces demi murs. André a fini par se décider a entrer dans l’une d’elles le temps de constater que non seulement elles allaient profondément dans la montagne mais aussi qu’elles étaient par endroits bordées d’alcôves. L’absence de torche électrique (les aventuriers sont un peu partis en touristes) le force à revenir au bout de quelques minutes. Une exploration plus poussée sera envisagée pour notre immanquable prochain passage. Nous avons bien quelques hypothèses pour expliquer tout ça mais rien de bien sûr.
Autre étrangeté nous croisons de temps en temps des sortes de barrages de béton. Chacun d’entre eux représente plusieurs tonnes de béton et on se demande là aussi, qui, pourquoi, comment ? Je rappelle que les seuls accès sont d’étroits sentiers abrupts. Que d’énigmes à résoudre, de questions à se poser...
A ce moment là, le soir commençant a tomber nous dirigeons vers la sortie soit retour au point de départ nous laissant donc pour la prochaine fois mystères et explorations. La troisième branche, les grottes…
Au retour la gueule de bois n’étant pas totalement passée, nous nous lançons dans le canapoutz de notre randonnée. Le canapoutz n’a pas de règle, c’est un bidule peut-être signifiant qu’on fabrique avec les trouvailles de la ballade ou autre. Tous ces trucs qu’on trove parfois mais qu’on ne prend pas bêtement parce qu’on ne sait pas quoi en faire, ben il suffit de les canapoutzer. But du jeu, se faire plaisir. En l’occurrence le canapoutz s’appelle « L’anus de Cthulu » et ressemble à ça…



Depuis ces mémorables aventures, le travail continue et je suis en passe de devenir président a El Salvador après trois jours de première visite dans ce petit pays en passe de m’adopter.

A plouche.


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MessageSujet: Barranco II, Déluge au Honduras, et autres incidents...    Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 15:00

THURSDAY, SEPTEMBER 29, 2005

La suite donc. Pour ceux qui prennent en route, je recommande de lire d’abord les épisodes précédents qui se trouvent plus bas sur cette même page sinon vous n’allez rien comprendre bande de nazes.
Avant de l’attaquer et bien que je ne lui en veuille pas le moins du monde, quelques détours par la rencontre de Rafa, un cuate (pote) d’André qui, étudiant en archéologie, nous accompagnera lors de quelques expéditions et beuveries.
Grande joie le soir où nous nous sommes rencontrés de tomber sur un vrai gauchiste au discours lucide donc à tendance révolutionnaire. Il faudra un jour que je m’arrête cinq minutes pour réfléchir au fait que je sois encore en train de monter une boîte off-shore pendant que je continue à gauchiser intellectuellement. Passons.
Une des sauteries en particulier nous mena quelques jours plus tard à l’anniversaire d’une platonique fréquentation du guevaresque Rafa. Fort sympathique, mais l’ambiance un peu trop familiale et pas assez houblonnée nous mène au bistrot du coin à manger des pupusas (voir un peu plus loin ou lors d’un prochain épisode) autour d’une cervoise locale pas trop tiède. La discussion s’animant nous en arrivons au sujet bien fourni des superstitions locales. Là, je dois dire qu’ils sont forts ces chapins (guatemaltèques, prononcer tchapine, d´huître). C’est que d’abord il y en a beaucoup et des drôles. Je passe sur les innombrables nains qui tentent d’acheter l’âme de l’innocent quidam sur le bord de la route, les autobus de la mort genre Flying Dutchman version guatemaltéco-moderne et autres ankous du coin pour quand même en retenir une paire. Parceque non seulement il y en a à ne savoir qu’en foutre mais en plus toutes ces histoires se trouvent des témoins. En fait, jusqu’à notre table pourtant peuplées de gens à qui on donnerait toute bondieuserie à bouffer sans con ni fessons. Ben quand même. On en était donc à énumérer toutes ces histoires de sorcières lorsqu’un des convives pas plus abreuvé que nous bien qu’il s’appelât Elvis, nous raconte qu’il doit nous en citer une qui, pour lui, s´est transformée en réalité. Au début je crois à une blague. Mais non. Il existe un « libro negro » qui s’échange dans le voisinage de sa grand mère dont l’utilité ne saurait être niée puisqu’il sert à lutter contre le démon. La bête quoi. Bien sur, nous confie-t-il d’un air de celui a qui on ne la fait pas, il ne s’agit aucunement de lutter contre le dit Belzébuth à coup de fourche, comme le pourrait croire n’importe quel hyperstitieux, mais de mettre son compte à Méphisto « dans l’esprit ». Nous voilà rassurés. Il continue donc à nous expliquer comment le voisin de son honorable aïeule s’étant procuré ce Nécronomicon latin leur donnait régulièrement de prometteuses nouvelles puisque non seulement il luttait chaque soir contre le Maudit, mais qui plus est, il était en passe de le vaincre ! Malheureusement le vaillant voisin fini lui même vaincu par ces obscures puissances et mourut dans d’obscures souffrances tout convulsionné dans une bataille qui aurait du signer la fin du malin dans notre malheureuse vallée de larmes. Pas de bol quand même. C’est peut être pour ça que le Guatemala est en train de se prendre un rouste lors des qualification pour le mondial (il paraît que tous les arbitres sont en enfer).
Amusant paradoxe de constater comme le même narrateur approuvait les dires de Rafa quand il nous disait combien, sous prétexte de diversité de culture, il était terrible de maintenir les indigènes dans le carcan de leurs croyances souvent abrutissantes.
La dernière légende, que je ne peut omettre de citer, concerne la Guanaca (plus très sur du nom mais je crois bien que c’est ça). Cette malchanceuse femme morte depuis belle lurette, tourmente éternellement les vivants suite à une histoire d’enfants perdus. Ce charmant spectre se trouve, pour une raison qui m’a échappée, ne poursuivre que les poivrots rentrant chez eux la nuit. Elle se montre à eux en tenue légère et suggestive mais ne se montrant que de dos et lorsque l’infortuné borracho s’approche elle se retourne dévoilant une tête de cheval et les bouffe aussi sec ou un truc du genre. Hilarité générale quand Elvis nous raconte comment, un soir d’effroyable cuite il lui a échappé de justesse, confirmant avec force de sincérité combien il était cuit, ce qui ne peut que confirmer que c’était bien elle. Extraordinaire. Et qu’on se rassure Elvis est donc bel et bien vivant.
Quelques jours plus tard, le 15 septembre étant jour de fête de l’indépendance en Amérique centrale, accompagné de Rafa et André nous nous empressons de retourner vers le mystérieux barranco. Pour ceux qui ont un Internet au haut débit et que ça amuse je vais d’abord situer géographiquement les faits. Commencez par télécharger google earth, génial dernier produit de la célèbre araignée du web. Une fois fait, et après vous être émerveillé sur cet incroyable globe terrestre électronique et d’une précision à couper le souffle, foncez sur le Guatemala, zoomez sur la capitale et rendez vous tout d’abord au point 14°36'38.30"N, 90°35'31.25"W (oeil a 6000ft pour une bonne vue). Le bâtiment blanc sur lequel se trouve votre curseur n’est autre que la maison d’André. Assez dingue de voir la photo. Ebahissez vous donc encore un peu. Juste à l’ouest de la maison, vous voyez un terrain vague. Ben c’est le champ d’obsidiennes dont je parlais brièvement il y a quelques épisodes. Sans déc, des kilos d’obsidiennes taillées par des mayas il y a quelques siècles juste là même pas enfoncées dans la terre. Peut être plus de précisions dans quelques temps, l’obsidienne se trouvant être la spécialité de notre archéologue en herbe.
Mais revenons à nos moutons. Nous partons donc de la maison d’André pour replonger dans le barranco. Of course nous nous dirigeons immédiatement vers les grottes équipés cette fois ci en véritables spéléologues dominicaux. Lampes frontales, toujours GPS, boussole, Chikis de survie (biscuit légendaire), eau, AK47...
Nous retrouvons une des entrés de tunnel, et nous y engageons de ce pas franchissant le mur qui en barre l’entrée jusqu’à mi hauteur. Théorie la plus en vogue quant à la justification de ce muret, empêcher l’entrée intempestive de flotte lors des grosses pluies qui tombent ici quand c’est la saison. D’ailleurs on est justement dans cette saison et vu que l’orage a justement sévi le matin même je me fous de l’eau plein mes super pompes de marche top dernier cri alors qu’André, simplement équipé de bonnes vieilles bottes en caoutchouc s’en sort les pieds au sec mais bon tant pis. Où en étais-je ? Ah oui, on allait entrer dans la grotte qui est sèche, elle. Comme on le soupçonnait le tunnel est profond. Très profond en fait. On n’est pas très sur (le GPS ne fonctionne déjà pas très bien dans le barranco, mais dans le tunnel c’est zéro), mais on parcourt au moins un total de 100 ou 200 mètres. Tout le long, le tunnel est bien taillé. Peut-être à la machette (on voir par endroits des traces qui semblent le confirmer). C’est fou tout ce qui peut se faire à la machette ici. Creuser des tunnels, tondre des pelouses, déraciner des arbres, éthyliquement régler ses comptes dans les cantinas. On se demande parfois même si ce n’est pas à coup de machette qu’ils font le café tellement on peut tomber sur du jus de chaussettes. Mais bon, le tunnel. Il est donc toujours bien taillé rectangulaire et il zigzague un peu. Certaines galeries ont été entamées puis pour une raison obscure abandonnée. Dans ces cas là le creuseur fou revient quelques pas en arrière et prend la perpendiculaire. Grosso modo il semble suivre très approximativement la paroi externe. Faut dire qu’on ne voit pas comment le bougre fait pour se diriger. De temps à autre on tombe sur un mini muret. Du style de celui bouche l’entrée mais juste d’une brique de hauteur. On comprend pas. A l’occase la taupe change de stratégie et fait un quasi demi tour en courbe très sèche. De temps à autre aussi, il monte ou descend de quelques centimètres voire de près d’un mètre d’une marche aussi subite qu’inexpliquée. Puis au bout d’un moment (mettons 50 ou 100 mètres), lumière ! On rejoins le barranco par un tout petit trou. On en profite pour faire le point, manger un chiki, boire un coup tout ça. Une fois de plus, malgré un puissant brainstorming de pleins de picahertz, on n’en conclue pas grand chose. Mais bon on y replonge. Parce que le foutu tunnel n’est même pas terminé, en fait il reprend un bon moment, au but duquel miracle, un indice !
Parce que bien sur on se demandait de quand datait ce truc. Précolombien, peu probable, entre la friabilité de la roche, l’humidité et les crues ça ne doit pas tenir des siècles le bidule. Mais bon, cinquante ans ? La semaine dernière ? Parce que bon quand même, tu ne creuses pas une falaise sur des centaines de mètres en un week-end. Surtout à la machette ! Grâce au seau et au sac, on a donc confirmation que notre bougre de termite continue le boulot.
Là par contre, fin du tunnel. Ca tombe bien il se fait tard, donc petitement, retour chez André. Sale, mouillés, crevés mais pas mal satisfaits de notre exploration même s’il reste beaucoup à explorer puisqu’on n’a fouillé qu’une des 3 ou 4 grottes vues la dernière fois! Pour les incrédules, voir photos plus bas et aussi deuxième point à aller voir grâce à ce merveilleux Google Earth, à quelques centaines de mètres de la baraque d’André le 14°36'56.7"N, 90°35'22.3"W. Vous êtes en plein le barranco, en fait devant l’entrée d’une des grottes. En fait on n’a regardé tout ça sur Google Earth qu’après être revenu de cette deuxième expédition.
Première observation, le barranco est beaucoup plus grand qu’on ne l’imaginait puisque ses ramifications sont énormes. Deuxième, il y a d’autres barrancos et ils sont énormes!

Mais j’arrive au moment le plus agréable : les vacances. Le week-end suivant ce périple et après de nombreux retards, je pars enfin rejoindre Gaby au Honduras pendant une semaine via le Salvador et 12 heures de bus. C’est fou ce que ça se rempli vite un passeport. A ce rythme là il ne va pas atteindre sa date de validité. Objectifs, se reposer et aussi rencontrer la belle... mère. Contre tout cliché elle se trouve être absolument adorable et même drôle ! J’ai un peu galéré vu que mon espagnol n’est pas encore au poil mais bon on y vient et puis ça leur a donné l’occase de se foutre un peu de moi ! Bon concession au cliché elle m’a quand même un peu cuisiné, vu que non seulement je lui enlève sa fille mais en plus je ne l’épouse pas ce qui fait mauvais genre dans ce coin ci du monde, mais la concession reste vraiment symbolique vu qu’elle est compréhensive la matrone et qu’elle a bien vu que j’étais un gentil garçon (bon acteur hein ?). Après une paire de jours en famille, Gaby et moi partons donc explorer le pays. C’est beau les vacances. D’abord, une petite ballade de deux jours dans un joli parc naturel du nom de Cerro Azul Meambar après avoir déjeuné d’un poisson grillé délicieux, spécialité du Lago de Yojoa au bord duquel nous nous trouvons. Ballade féerique bien qu’épuisante. Fin du premier jour, on se retrouve en haut d’une montagne avec une vue magnifique sur le lac.

Là on plante la tente. Montant la dite tente, je fais remarquer à Gaby qu’en tant qu’ex scout (sisi !) j’ai des doutes quant à l’étanchéité du bidule vu qu’il n’y a pas de double toit. Elle se gausse. Un peu plus tard, je fais une tentative de faire un feu. Bon là l’ex boy scout fait beaucoup moins le malin puisqu’une boite d’allumettes plus tard on en est toujours au même point. Le bois était mouillé, les sangliers avaient mangé des cochonneries, etc. Du coup on fini la soirée à la bonne vieille lampe torche et on s’endort tout contents... jusqu’au moment ou il se met à pleuvoir. Et puis bon ici quand il peut c’est pas pour déconner. Certes les éclairs étaient très jolis, mais mes séquelles de scoutisme s’avéraient exactes, on a fini la nuit dans un bain de pied ! Faut voir les choses du bon côté, l’avantage c’est qu’on s’est levés tôt et avec les pieds lavés ! Enfin humides en tous cas. Du coup magnifique levé de soleil sur le lac encore brumeux. Après être redescendus, on fait la rencontre d’un petit coati semi apprivoisé nommé Paquita qui joue avec nous et nous pique nos chikis !

Après cette nuit un peu rustique on décide de se diriger vers un confortable hôtel juste au bord du lac. Certes il y a quelques cafards mais bon on ne peut pas tout avoir. L’hôtel est vraiment cool pour voir les nombreux oiseaux qui peuplent le lac. Echassiers aux grands pieds, aigles bouffeurs d’escargots, araignées de la taille d’une mygale faisant du patin sur l’eau du lac, plein de bébêtes magnifiques dont le clou a été un combat entre un petit échassier et un serpent d’un bon mètre. Le serpent qui nous paraissait beaucoup plus imposant perd par abandon au bout d’une dizaine de minutes.
Durant nos péripéties suivantes on passe vite fait par une jolie petite grotte touristique avec un guide et des japonais, le premier se foutant ostensiblement des ce qui détend la visite et me fait me sentir moins touriste qu’eux à peu de frais !
Retour à Tegucigalpa (toujours bien de placer cette capitale là). Petite soirée chez des potes de Gaby dont elle (j’ai oublié le prénom) se trouve bosser pour une usine de capotes ! Confirmation d’un mythe, les capotes existent en trois tailles, les plus petites sont pour l’Asie, les plus grandes pour l’Afrique et l’Australie (faudra pas dire ça à Damien il va être insupportable), le reste du monde se partageant la moyenne. Snif.
Le dernier soir, on part se faire un petit ciné, et on crève un pneu en route. 9h du soir, c’est un peu la loose mais c’est sans compter sur les ressources locales. Non seulement on trouve un garage ouvert, mais en plus ils nous changent pneu et chambre à air pour moins de 5 euros main d’oeuvre comprise. C’est pas la classe ? Un peu plus tard, pendant la deuxième séance de ciné (on a quand même loupé la première) une panne de courant éteint le cinéma. Vu que c’est pas exactement la première fois que ça leur arrive ils sont prévoyants, ils mettent en route un groupe électrogène et ce n’est qu’en sortant de la salle qu’on constate que ce sont les plombs de la moitié de la ville qui ont sautés ! Ca va faire de la démographie dans 9 mois tout ça ! (non, non, pas nous).
Me voilà de retour à Ciudad de Guatemala où Gabriela devrait me rejoindre d’ici une petite quinzaine de jours.
Wow ça fait long ! La suite au prochain coup.


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MessageSujet: Abeilles tueuses, cerfs-volants géants et autres contes....    Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 15:01

SATURDAY, NOVEMBER 05, 2005

Après un peu plus d’un mois au pas de course, me revoilà donc en ligne ayant enfin le temps d’écrire quelques lignes pour compenser celles que je n’ai pas écrites à celles et ceux dont j’ai ignoré les sollicitation électroniques.
Bon première chose, malgré les ouragans, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et autres glissements de terrains qui ont ravagé la région entière, je suis en vie et à dire vrai je n’ai quasiment rien vu de tout ça, la ville de Guatemala ayant été épargnée par tous ces désastres.
Mais reprenons là ou j’avais laissé tomber la plume en forme de souris la dernière fois, au début des catastrophes. Qui dit catastrophe dit Alex. Non pas qu’il soit catastrophique en soi, mais bon c’est part de son boulot que de les suivre, sacré journaliste. Les pluies diluviennes s’annonçant, je reçois un coup de mail d’Alex qui m’annonce sa venue. Il débarque un vendredi soir, et doit partir pour les zones les plus sinistrées le lendemain matin à des heures à peine avouables donc on devrait tout juste avoir le temps de se boire un petit coup ensemble qu’il faudra qu’il se couche comme les poules pour assumer sa fonction de paperassier pour l’AFP. A peine arrive-t-il qu’André, toujours intéressé par quelque chose qui pourrait ressembler à une aventure, se propose pour aller lui même le déposer là où la pluie tombe sans cesse depuis trop longtemps. Petite soirée à la bonne franquette le temps de déguster du bout des lèvres le tequila ramené par Alex puis aux aurores voilà-t-y pas qu’on se casse équipés du vrombissant 4x4 Discovery d’André. La classe. Si ce n’est qu’on n’a pas fait 10 bornes que nous lâche une de ces saloperies de courroies qui semblent constituer un pourcentage non négligeable des pannes possibles d’une voiture pourtant normalement constituée. Beau départ, une fois de plus les aventuriers font un peu touristes mais bon, on ne se refait pas. Quelques galères plus tard, on se remet en route avec un 4x4 de loc. Parce que bon, l’état des routes par temps clément justifie déjà facilement ces outils tout terrains, alors par temps de déluge et se dirigeant vers le plus mouillé, je ne te raconte même pas. En route, Alex déroule son attirail de professionnel, téléphone satellite à frein ABS, ordinateur de la taille d’un pif gadget, et autres bidules bipeurs et s’en sert pour glaner quelques infos sur ce qui nous attend. On cherche à s’approcher de Panabaj, un village qui a été rayé de la carte. Rayé de la carte c’est une expression qui fout un peu les jetons quand elle est utilisée hors du contexte films à la Brousse-oui-lisse où on l’entend plus que de raison. Il y avait un village avec des gens et tout, puis maintenant il y a 3 mètres de boue. Et c’est dans cette direction qu’on va.
Pour ceux qui connaissent un peu le coin, c’était un village sur les bords de l’habituellement hautement touristique lac d’Atitlan. Au fur et à mesure qu’on avance on passe par quelques routes qui ont perdu une moitié dans un ravin, et aussi des files de voitures qui vont et viennent les unes chargées d’évacués, les autres de vivres à faire passer à ceux qui n’ont pas pu être dans les premières, pas de camions bizarrement. Beaucoup de boue aussi. Cahin caha, on fini par atteindre Solola, pas très loin du lac. Là, des contrôles de police régulent le passage. Un pont qui sert à atteindre le lac est vacillant, et seuls passent les véhicules suffisamment légers, et surtout indispensables. Alex fait partie de l’indispensable, nous pas, on va donc le laisser là avec quelques Chikis (il en traîne toujours dans mes histoires), un guide qui va l’aider à porter ses affaires (dans mon sac à dos parce que malgré sa qualité de professionnel lui aussi est un peu parti comme un touriste), et des bottes blanches qui le font ressembler à un schtroumpf journaliste.
André et moi-même rentrons donc, pas la peine de gêner le passage, d’autres en ont besoin. Voilà, sur les inondations, c’est tout ce que j’ai vu, le reste je le sais des journaux.
Bon sans transition, comme dit l’autre, voilà du plus gai, en tous cas pour moi. Gaby arrive sur ces entre faits là. Les retrouvailles étaient quand même pas mal attendues parce que bon quand même ça commence à faire un bail que pour se voir on jongle de vacances en week-end et y’en a marre. Pour être précis nous nous rejoignons au Salvador où André et moi même avons à faire. Parce que bon j’en ai pas encore parlé des masses mais quand même je bosse. Deux jours à faire des papiers, et on rentre à Guatemala avec d’autant plus d’impatience que nous y attendent une maison qu’on va habiter le temps qu’on est au Guatemala et une bagnole parce qu’à force c’est mieux. Total nous nous retrouvons dans une jolie petite maison dans la périphérie d’Antigua. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un des passages obligés du pays, un village qui serait complètement magnifique s’il n’était envahi de touristes. Un peu comme la cité de Carcassonne quoi. Et en fait vu qu’on est excentré on a même cet inconvénient en moins. Pas loin du paradis (sauf que c’est un paradis off line pour cause de pas de téléphone). Ah oui, et puis la voiture c’est un pick-up, ces espèces de fourgonnettes à l’américaine, très local.
Premier week-end de présence de Gaby on concocte une expédition. Rafa notre archéologue de service, nous a parlé d’une peinture de type Olmèque perdue au milieu de nulle part du côté de Amatitlan, sur les bords du volcan Agua. Cette peinture est intéressante parce qu’isolée et qu’ici la culture est Maya, pas Olmèque. Mystères autour du pourquoi, du comment, batailles d’archéologues... Nous, notre but est de la photographier. A priori, pas bien dur non ? Mais en fait le truc est qu’elle se trouve sur une paroi de ravin, on pourrait la photographier d’en bas, mais comme on est des vicieux, on a pris des cordes, des baudriers et tout le bazar et on voudrait bien la photographier de plus près cette peinture. Of course le GPS d’André ne manque pas à l’appel tant et si bien que j’envisage de m’en procurer un itou, en couleur pour le faire bisquer. Nous voilà donc partis à la recherche du diablito (surnom local, vu que c’est pas la soit disant vierge Marie il ne peut s’agir que d’un diable). Nous étant l’équipe habituelle André Rafa et moi, avec notre représentante féminine, Gaby. Il était temps on allait encore nous prendre pour des pédés. On laisse la voiture dans le bled le plus proche, et on s´élance à l’aide des souvenirs de Rafa et des indications des gens qu’on croise sur le chemin. On suit un cours d’eau un moment et on fini par tomber sur le diablotin recherché. Biens contents de l’avoir trouvé on commence tout de suite à chercher comment arriver à tirer le portait à l’Olmèque. En gros le coco n’est pas très haut, et la meilleure approche semble être de grimper au dessus de lui, puis de descendre tranquilou pour tomber sur le zigue (là on est au pied de la paroi). Vu que le haut es un peu broussailleux et qu’elle a un peu la cagne Gaby reste au pied du bestiau pour nous aider à bien descendre quand on sera pile poil au dessus de notre old mec. On trouve sans trop de difficultés mais avec quelques gouttes de sueur un chemin permettant d’atteindre la zone broussailleuse qui surplombe l’Alfred et du coup on commence à se harnacher. Le boy scout tente là de refaire surface mais c’est peine perdue, oublié les noeuds, les techniques... heureusement André nous fait un rappel que je m’empresse de répéter sur du plat pendant que Rafa se fume une clope et qu’André fait le premier de cordée suite aux indications de Gaby. La première partie consiste pour lui à descendre dans les buissons qui bouchent la paroi, normalement j’attend qu’il aie un peu jalonné le terrain puis je m’élance. Pendant que je répète les gestes et noeuds expliqués plus haut en essayant de me souvenir à quel moment il m’a dit « là si tu te gourres, t’es mort », j’entend André marmonner de quelques mètres plus bas et Rafa semble interloqué. Je commence à faire attention à ce qui ce dit que j’entend un cri, suivi par un André remontant la corde à la vitesse de l’éclair, et surtout suivi par un nuage vrombissant d’abeilles en colères ! Pas le temps de beaucoup réfléchir, on fout le camp en courant abandonnant nos sacs car ces garces furieuses piquent à qui mieux mieux. Quelques dizaines de mètres plus les misérables saloperies à rayures nous fichent la paix, on peut tenter de faire le point en attendant que la place se libère des harpies en pyjama rayé. Un nid bien planqué quelques mètres plus bas garde l’accès au chtonien diablito, l’intervention de Yogh Sothoth ne fait plus le moindre doute, les abeilles étaient à faces de batraciens ! Après avoir attendu le temps d’un Chiki que se calment les garces nous retrouvons nos sacs, ainsi qu’un de mes verres de lunettes qui avait fâcheusement quitté sa monture dans la précipitation. Bilan de notre confrontation quelques piqûres bien senties, dont une esthétiquement placée sur une paupière d’André, une belle frousse mais surtout la cuisante sensation de défaite. Nous prenons rageurs et penauds le chemin du retour la queue entre les jambes, snif. En route nous retrouvons Gaby paisiblement endormie (bravo le soutien moral), et nous discutons encore un peu du Méphisto précolombien. Alors que Rafa nous conte les bagarres universitaires sur la datation et les interprétations aussi diverses dont se nourrissent les débats universitaires, ainsi que comment il est intéressant de mêler les croyances locales aux débats en question, nous croisons une paysanne du coin qui nous renseigne sur notre chemin. Du coup, nous lui demandons ce qu’elle sait du diablotin rouge qui borde les champs où elle travaille et, à mon sens merveille d’objectivité scientifique, quand on lui demande depuis combien de temps elle pense qu’il est là, elle nous répond sereine et précise « Quand je suis arrivée ici il y a quelques années, il était déjà là. » les archéologues n’ont qu’à en prendre de la graine.
De retour chez nous le train-train reprend, entrecoupé de quelques soirées tequila avec Rafa et ses potes musiciens qui nous font l’honneur d’amener quelques instruments et comme dirait l’autre, c’est de la balle atomique ça déchire sa grand-mère.
A quelques temps de là, il est temps que je retourne au Salvador. Justement au surlendemain d’une de ces beuveries, autant dire lendemain de gueule de bois, Gaby et moi même prenons donc la route de notre future terre d’accueil pour entre autres y débusquer une maison. On n’est pas arrivés depuis 24 heures que la gueule de bois de Gaby semble dissimuler quelque chose de plus ennuyeux. Après quelques galère avec la médecine locale, une aide médicale et téléphonique paternelle et deux jours d’hosto (si si, même pas des blagues), Gaby fini par se relever d’une salmonellose et ben ça fout les jetons. On fini par rentrer après une semaine mouvementée avec une Gaby convalescente mais guérie et une maison trouvée à San Salvador (à ce jour je suis sur le point de repartir à San Salvador signer demain). Pour ceux que Google Earth fait rêver à savoir que la maison est localisée là (Lat 13°42'51.40"N / Long 89°10'55.34"W) et qu’elle est jolie, grande, et que s’il y a du boulot il nous tarde d’y rentrer (janvier probably).
Mais voilà que nous arrivent de nouveaux visiteurs. Alex et Ana, sa copine, sont de passage non professionnel et nous font le plaisir de rester quelques jours bien peinards puisque tout le monde a envie de se reposer. A noter que je me fous un peu de la gueule d’Alex, le premier guevariste que je connaisse à descendre dans un hôtel cinq étoiles, au demeurant magnifique puisque construit dans les ruines d’un vieux couvent d’Antigua et qui est également un musée d’une rare beauté et parsemé de cloîtres transformés en jardins intérieurs. Le mardi (1er novembre), on part tous rejoindre Rafa et sa clique à Zumpango (littéralement je crois, « d’où vient le Zum », la génération avant Rivernères ?). Pour le jour des morts, ces inventifs villageois construisent des cerfs-volants qu’ils font planer au cimetière et dans ses alentours afin de communiquer avec les morts. Une des particularité est un concours de cerfs-volants géants, le concours porte autant sur la beauté des décorations que sur le vol des monstres. Outre les habituelles bondieuseries on y est étonné de voir sur les jouets de papiers des revendications politiques et autres protestations populaires. En particulier, j’ai souvent entendu des gens s’apitoyer sur la région déplorant la malchance des ouragans à répétition et des morts qui en découlent. Hors si les ouragans et autres catastrophes naturelles sont bien entendu des évènements difficiles à éviter, les pertes humaines qui résultent m’on toujours semblées nettement moins liées au hasard. Comme par d’ailleurs, lorsque les mêmes punitions divines arrivent sur des pays mieux préparés (Islande, USA) et pas forcément plus riche (Cuba) le bilan humain se trouve s’approcher de zéro. Et ce sont entre autres des revendications sur l’incapacité des gouvernements de vendus locaux à réagir qu’on trouvait sur les joujous en papiers mâché, par ailleurs divinement décorés.
Voilà voilà, c’était mardi dernier et là c’est le week end. Week end au calme puisque Gaby a commencé a travailler pour quelques semaines dans un bistrot à Antigua, sortant ainsi le concept d’exploitation de ses livres pour se le mettre dans les pattes. C’est un peu nouveau tout ça alors j’en raconterai plus la prochaine fois, en attendant je finis ma matinée sur la terrasse de la maison ou, selon les locaux, il fait un froid de canard soit 18 la nuit, 23 le jour avec un beau soleil qui marque la fin de la redoutée saison des pluies et des ouragans.
Ah oui et une petite correction su le précédent épisode ou j’avais appelé Guanaca celle qui porte en vrai le nom de Siguanaba.
Re ah oui, le Guatemala est définitivement éliminé de la coupe du monde de foot, j’abandonne définitivement et avec soulagement toute tentative d’aficion à ce sport.


Dernière édition par Poum le Dim 13 Mai à 15:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Travail en ce moment...    Encore du vieux : Poum in Central America Icon_minipostedDim 13 Mai à 15:03

SATURDAY, JULY 15, 2006

Pour ceux que ça intéresse, je vais essayer de mettre de courtes mais régulières nouvelles illustrées suite à la découverte du nouveau jouet que constitue la publication d'images...
Par exemple, un peu sur mon travail.
Voici ce que je fais en ce moment, je construis un atelier... Encore me direz-vous? Ben qu'est-ce que vous voulez, je débute dans le métier. Bricoleur du dimanche oui, de la semaine c'est autre chose.
Il y a quelques 15 jours, après de nombreuses tribulations administratives et légales j'ai loué un terrain pour y mettre un atelier. D'abord il y avait un terrain vide, avec juste la terre, les fourmis, une paire d'arbres aussi divers que manguier, avocatier, et autres.
D'abord j'ai fait mettre une dalle de béton...



Je sais il fait soleil, et c'est comme ça toute l'année. Dur hein? En fait des fois ça mouille aussi.
Ensuite j'ai commencé à jouer avec des structures en fer pour faire ça:



C'est rigolo, c'est comme des légos pour adultes. En plus comme je suis un peu fainéant, j'ai quand même des aides pour faire le bidule.
POSTED BY POUM AT 2:30 PM 1 COMMENTS
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